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Tour de France 2019

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Comme tous les ans, le tour de France est la tradition de l'été. Depuis 2007, je ne l'ai manqué qu'une seule fois, c'est dire... Cette année, après avoir fait les cyclocross, les classiques printanières ainsi que quelques courses dans la région, je suis prêt pour la plus grande course de l'année.

Et le parcours 2019 va me permettre d'y aller par deux fois. La première, pour le Grand départ à Bruxelles. J'y ferais les 2 étapes du weekend. La deuxième, comme tous les ans, dans les Pyrénées, où je vais en profiter pour passer une semaine de vacances.

Ayant échoué dans la préparation d'un résumé court, j'ai décidé de publier cet article en chapitres. Il y a toujours possiblilité de voir l'intégralité sous ce lien


Chapitre 2: Une équipe de choc dans les rues bruxelloises

Deuxième jour de ce tour de France 2019. Au programme, un contre la montre par équipe pour les coureurs, et une grosse sortie en vélo pour moi. Pour ne pas me retrouver bloqué en voiture dans les rues Bruxelloises, je décide d'y aller en vélo. 20 kilomètres et quelques du AirBnB, ce n'est pas énorme pour le cycliste que je suis.

Arrivé près de l'Atomium de bonne heure, j'en profite pour faire des photos, comme tout bon touriste. La ligne est bien installée, avec les peintures au sol qui sont en cours, les espaces VIP et les stations de commentateurs, encore vides à cette heure-là. Il est trop tôt pour s'installer, même si regarder les dessins animés sur écran géant est tentant...

Marion Rousse est par là ?

Je m'en vais plutôt sur la route, pour repérer un peu le circuit et surtout profiter de cet espace sans voitures ! Un régal la 3 voies déserte... j'en profite même pour prendre un 4ème temps global sur le segment Strava. Je roule tranquille, remontant le circuit à contre sens, croisant peu de cyclistes. Puis me fais doubler par deux cyclistes. Et là, je reconnais des maillots France TV, des voix qui rythment nos étés, leurs styles caractéristiques. Thomas Voeckler et Nicolas Geay viennent de me doubler ! Trop stylé ! Je me relance pour revenir à leur niveau et demander si je peux rouler avec eux. "Aucun problème, c'est gentil de demander." Me répond Thomas.

Ils continuent alors leur discussion, débriefent du vélo club de la veille: Thomas préfère utiliser ses connaissances dans le peloton pour interviewer Wawa et autres champions, plutôt que les reportages sur "les mecs qui font du vélo à poil". Attention Thomas, j'en fais partie de ces fous... il essaie de se rattraper mais je le rassure en lui disant que je comprends son avis. Je profite de la présence des deux vedettes de la télé pour faire une petit selfie. Mais je profite aussi de leur accréditation pour passer les barrages de la police. Alors que tout seul, j'aurais dû quitter la route, Nicolas m'ouvre la route en montrant son badge aux policiers qui filtrent. Plaisir de courte durée alors qu'ils prennent un raccourci pour rejoindre le départ et que je continue ma reconnaissance du circuit. Je les remercie pour cette sortie et continue sur la route.

Dans la roue des plus grands

Mais sans accréditation, je me fais rapidement arrêter par la police et dois continuer derrière les barrières. Ce n'est pas le mieux pour rouler, sur les trottoirs, parfois sur des chemins, mais je n'ai pas le choix. Malgré tout, l'ambiance est toujours bonne sur les routes du Tour. Alors qu'un policier fait semblant d'être renversé par un collègue, je lui demande si c'est autorisé d'écraser les flics. Il me répond qu'aujourd'hui oui, tout est possible. Son collègue me dit, depuis le haut-parleur de la voiture, de faire attention, il m'a à l'œil.

J'arrive au pointage intermédiaire, à 13km. Mince, je pensais que le tour complet en faisait 16... Il m'en reste donc quelques-uns, entre routes fermées et trottoirs. Pour que les gens s'écartent sur mon passage, j'utilise ma botte secrète: chanter. Et là, début de fou-rire, alors que je chante "Je ne suis pas un héros", un cycliste que je croise me répond: "Moi, j'en suis un !" La magie du Tour de France ♥.

J'arrive ensuite vers le centre de Bruxelles. De plus en plus de monde sur les bords de route. Je décide de me poser un petit peu. Me changer. C'est à ce moment-là que les équipes décident de passer une première fois pour leur échauffement. Je décide donc d'y rester un peu plus longtemps, commence à discuter avec mes voisins et encourage les équipes lorsqu'elles passent devant moi. Des "Allez allez" pour la plupart, mais des encouragements plus poussés pour les équipes et/ou coureurs français: "Romain Bardet, Romain Bardet, Romain, Romain, Romain Bardet".

Allez Romain

Toujours de quoi rester discret dans le secteur. Et lors du passage d'Arkéa-Samsic, alors que je donne de la voix pour notre champion de France, Wawa me repère, se retourne vers moi avec le sourire et me fait un merci de la main. Wawa je t'aime ♥. Les passants repèrent alors que je suis connaisseur et se tournent vers moi pour me poser des questions techniques sur la course: qui sont les favoris ? Quelles équipes ne sont pas encore passées à l'échauffement ? À quelle heure la caravane ? A ce sujet, mes voisins souhaitent que je reste à côté d'eux pour avoir plus de cadeaux, et notamment un maillot Total Direct-Énergie. Mais je leur dis que si j'en attrape un, ça sera pour l'offrir à mon frère.

Une fois que toutes les équipes sont passées, je continue ma route vers la ligne de départ. Trottoirs pleins, je passe donc par les rues parallèles. Mais près de la ligne, vraiment trop de monde. J'essaie de m'y approcher, tente d'aller à côté des bus. Mais échec total, trop compliqué de se déplacer, surtout avec un vélo, et surtout sans accréditation. Tant pis, je vais plutôt aller trouver une place sur le parcours. En repartant, je croise la caravane qui démarre, alors que je prends un raccourci pour aller vers la 2ème partie du parcours. Je trouve un endroit sans beaucoup de spectateurs. Ça sera parfait pour le passage de la caravane.

J'ai soif

Mais quand les premières voitures arrivent, une horde de gamins sort de la maison d'en face et vient s'installer à côté de moi. Ils sont déchaînés, sautent de partout pour la caravane ! Je me décale légèrement pour avoir plus de place. Lors du passage des véhicules, un voisin est installé à côté de moi, je lui laisse les porte-clés et autres aimants. Je récupère un maillot TDE grâce à ma botte secrète, me prend un tour de cou Continental en pleine tête et récupère les gâteaux que mon voisin me laisse. Une fois la caravane passée, je repars pour trouver un meilleur endroit, en laissant le reste de goodies aux gamins.

Mais trouver une bonne place est plus compliqué que prévu alors que la foule est présente en masse, et que la première équipe arrive. Bon, c'est les Ineos, donc pas de précipitation pour trouver une place et les encourager. Quelques mètres plus loin, je trouve une petite place pour encourager Wawa à nouveau. "Warren Barguil ! Warren Barguil ! Warren Warren Warren Barguil !".

Warren Barguil

Mais pas totalement satisfait de cet endroit, et préférant rouler un peu entre les passages, je continue mon chemin. En me posant, j'aurais droit aux voisins content "Reste ici, au moins, ça sera plus facile pour se voir à la TV", ceux qui me prennent pour un fou "Oh un clown", ceux qui me prennent en photo, les français "Ah voilà un vrai français au moins". Puis près du point intermédiaire, après un détour en pleine foret, j'entends un "Allez allez" sur mon rythme. Deux jeunes m'ont repéré, je vais alors les voir: "we were next to you in the Paterberg during the tour of Flanders". Mon déguisement et mes encouragements les ont marqués, surement pour longtemps...

Je reste avec eux pour quelques équipes, mais en raison de la faible visibilité, je poursuis mon chemin. Quelques centaines de mètres plus loin, je trouve un bon endroit: belle visibilité, peu de monde. J'y resterais jusqu'à la fin, alors que les voisins se bouchent les oreilles à chaque équipe et que les français d'en face viennent me prendre en photo, rien d'inhabituel maintenant...

Il y avait un peu plus de monde pendant la course

Une fois toutes les équipes passées, il est temps de se changer et de rentrer. Je suis le tracé, toujours vidé des voitures. Mais encore une fois impossible d'y rester, la police me dit qu'ils doivent nettoyer la route avant de la ré-ouvrir. J'aurais même droit au policier intransigeant, qui ne veut pas que je circule sur la voie barriérée, qui me semblait pourtant plus sécurisée que la pseudo piste cyclable... Je passe alors sous le panneau indiquant 8km de l'arrivée. Et merde, je croyais qu'il y avait moins, sachant que j'ai 20km après, et en ai déjà fait plus de 70. Il faudra donc faire plus de 100 ! Ça ne sera que le 7ème weekend d'affilé avec une telle sortie.

Je ne prends pas le temps de m'arrêter à la ligne d'arrivée, les coureurs doivent déjà être repartis vers leur hôtel. Et je suis assez fatigué, la route est moins plate qu'aux Pays-Bas. De retour (enfin) au AirBnB, j'ai pu négocier une douche avant de reprendre la route, ce fut une bonne idée.

Relive le TTT

Voilà, c'est la fin de ce premier weekend de tour. Un super weekend ! Vivement les Pyrénées pour remettre ça...

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