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Paris-Nice

En cette année 2015, comme un signe du destin, Paris-Nice passe par Saint-Étienne, et plus précisément le col de la croix de Chaubouret, mon col préféré. Mais la course tombe aussi lors de ma semaine de transition, avant d'aller moi aussi à Nice. Les cours étant finis je vais donc pouvoir y aller, une sorte de mini tour de France au mois de Mars.

Une semaine avant la course, je monte le col. Le sommet est encore enneigé et il y règne surtout un vent glacial. Un vent qui fait s'envoler la neige encore poudreuse présente sur le bas-côté. Cela ne devrait pas trop évoluer d'ici la course, mais celle-ci présente l'avantage d'arriver depuis Saint-Chamond. Un versant que je ne connais pas mais dont la fin est sous les arbres.

Un peu plus tard dans la semaine, profitant du soleil et de mon temps libre, je fais une autre sortie. Je découvre pour l'occasion le col de la République, lui aussi sur le parcours de cette édition, mais prévu pour l'étape suivante. Une bonne balade de 50 km pour me mettre en jambes.

Dernière partie de préparation: la reconnaissance de la montée que feront les coureurs après moi. Cette fois-ci, je la fait en voiture et en filmant. Je découvre donc les zones plutôt difficiles, (contrairement à la montée depuis Saint-Étienne, ici c'est la deuxième partie qui est la plus dure), les secteurs pavés, les camping-cars allemands, et un endroit pour garer la voiture le lendemain. En cadeau pour vous, la vidéo (elle dure 17 minutes mais on m'entend chanter et commenter).

Jour J. Le temps de préparer les sandwiches, de mettre le vélo dans la voiture et me voilà parti vers Saint-Chamond. Je me gare à l'endroit prévu et prends mon sac. Pour monter plus léger, je mange en bas et ne prends que des barres de céréales pour encas. J'encourage les quelques cyclistes qui passent par là et leur donne rendez-vous en haut.

A mon tour maintenant. La montée se fait à mon rythme, Mais surtout avec un beau drapeau du SUA accroché à mon sac. Beaucoup moins de monde que sur le tour de France mais quand même des cyclos / supporters qui ont un mot gentil pour encourager. Puis arrivent les bords de route enneigés, les panneaux kilométriques, les barrières finales, la déviation des voitures suiveuses, la ligne d'arrivée et me voilà en haut !

Quelques photos plus tard, j'envoie un message à mon frère qui live-tweete ma montée, fais un tour de la ligne et redescends un peu. Au moins pour me retrouver en dessous des barrières pour plus de liberté et au soleil pour un peu plus de chaleur.

Une fois placé j'appelle mon frère pour savoir où en sont les coureurs et me mettre un peu plus dans l'atmosphère de la course. Je partage les infos avec mes voisins, qui se lancent dans les pronostics. Les coureurs se rapprochent, la tension monte...

Il faut se mettre en tenue pour accueillir les coureurs comme il se doit: maillot de l'ASSE, perruque Rasta, drapeau du SUA planté près de moi et drapeau français dans les mains pour soutenir Thibaut Pinot, Romain Bardet et les autres.

Ca y est les coureurs arrivent ! Deux Sky en tête, une raison de plus pour encourager les suivants, de réclamer une attaque et les motiver à donner leur dernières forces. Bon, il n'y aura pas beaucoup d'autres mouvements mais au moins je me serais chauffé la voix.

Après le groupe de tête, j'ai l'agréable surprise de voir dans la voiture de l'équipe d'AG2R la mondiale, Roland Romeyer, le président de l'ASSE, qui a profité de l'étape pour accompagner la plus verte des équipes cyclistes. Voyant mon maillot, il me fait un salut amical.

Mais c'est pas fini... Un peloton cycliste ne se résume pas qu'aux coureurs de tête, mais à près de 200 cyclistes. Contrairement à d'autres fans des bords de route qui préfèrent aller voir le podium, je reste au même endroit pour les groupes suivants.

Et l'avenir m'en donnera raison. En plus de me faire plaisir à donner de la voix pour ces coureurs en souffrance, j'ai eu la chance de recevoir un bidon ! Alors qu'un petit groupe passait sous mes yeux et mes encouragements, le dernier coureur s'est allégé pour le final. J'ai donc reçu un bidon FDJ de la part d'un coureur Europcar (Romain Sicard, pour être précis). Quelques minutes plus tard, un coureur de la FDJ, sous le charme de mon déguisement, me lança à son tour son bidon. C'est donc avec deux bidons supplémentaires et le sourire aux lèvres que j'entamerais la descente dans quelques minutes.

Une fois tous les coureurs et la voiture balai passés, je range mes affaires et remonte le col pour essayer de croiser des coureurs ou des équipes autour de la ligne. Je suis arrivé trop tard, les bus étant déjà en train de repartir. J'ai pu faire un coucou au bus AG2R qui aborde fièrement un fanion des verts à son rétroviseur.

Place à la descente maintenant, et bien couvert de préférence. Peu de monde sur la route, presque tout le monde est descendu vers Saint-Étienne ou plus tôt. Au milieu d'une ligne droite, j'aperçois un carton accroché à un panneau de signalisation. Oui, je ne rêve pas, une flèche jaune et noire ! Je m'arrête donc immédiatement pour la récupérer. Défaire les fils de fer à main nue n'est pas super simple mais la plus grande difficulté sera de trouver de la place pour cette flèche qui est plus grande qu'elle n'y parait.

Une fois arrivé à la voiture, je croise une voiture officielle venant récupérer les flèches restantes. Je ne pourrais pas en trouver d'autres sur la route, je vais donc rentrer directement à la maison. En arrivant, je croise le petit de la voisine, à qui je raconte cette journée incroyable, qui restera un super souvenir cycliste.

Et pour conclure ça, voici la vidéo du jour et un petit florilège de tweets.