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I AMsterdam

Dans le port d'Amsterdam, y a des marins qui pissent... Jacques Brel nous chante si bien cette ville, où je suis allé deux fois déjà. La première en famille pour une semaine de vacances, la seconde, seul, pour travailler.

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Commençons par les vacances, c'était lors de noël 2013. Avec mes parents et mon frère, nous étions logés dans un hôtel au Nord-Ouest de la ville. L'hôtel était assez excentré du centre-ville, nous étions obligés de faire au moins une demi-heure de marche avant de trouver des restos, et ce dès le premier soir. Je veux pas dénoncer, mais ça en faisait râler un...

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Ces quelques jours nous ont permis de visiter la ville comme de bons touristes. Nous avons évidemment vu la maison d'Anne Frank, sans la visiter, le centre piéton et cycliste, les nombreux ponts, les coffee shops, le marché de Noël, le seul moulin de la ville...

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La première anecdote, et sans doute la plus marquante, de ce voyage fut près du musée maritime Nemo. Alors que Jonathan et Maman étaient allés faire un tour sur le pont avoisinant, que Papa faisait les 100 pas sur un ponton d'embarquement, je me reposais sur les escaliers. Ayant mal à la tête, j'avais ma tête dans les mains et étais recroquevillé. C'est alors qu'un agent d'entretien vient prendre de mes nouvelles "Hey man, are you okey ?" Étant dans mes pensées, je n'ai pas fait attention. Alors qu'il commençait à s'inquiéter pour moi, mon père est venu le rassurer en me sortant de mes pensées. Ma réaction perdue nous fera alors bien rire tous les quatre réunis. Nous aurons aussi l'opportunité de revoir cet agent dans son camion quelques temps plus tard.

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Mais Amsterdam, c'est aussi un quartier que Maman voulait nous faire éviter. En plein milieu de la ville, nous l'avons quand même vu, le fameux quartier rouge, où des filles très légèrement vêtues nous font bonjour depuis leurs vitrines. Rien de bien choquant. Le plus marquant fut surtout lorsque Papa voulait y faire un tour le soir, histoire d'aller au putes.

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Nous avons aussi fait une journée dans l'arrière-pays, et sur une petite ile. Au cours de celle-ci nous avons pu voir de nombreux moulins, une fabrique de sabots, une fromagerie (hummm le bon gouda) et un guide avec des cheveux dignes des miens. Les trajets en bus permettent aussi de se reposer les jambes.

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Le pénultième jour, nous sommes allé visiter une fabrique de bière: la fameuse Heineken ! Une fabrication classique, mais c'était aussi un petit musée où l'on pouvait se prendre au jeu de livreurs de bière, déguster, et prendre plein de photos souvenirs.

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Je crois que j'ai tout évoqué de ce voyage, que vous pouvez évidemment retrouver en vidéos.


Passons maintenant à ma deuxième venue à Amsterdam. Ce fut lors de l'été 2014, où j'y suis resté trois mois. J'avais une chambre dans le Sud-Est de la ville, près du stade, alors que je travaillais au Nord-Est, près du moulin.

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Mon travail correspondait à mon stage de deuxième année, dit d'apprentissage. Je l'ai effectué dans l'entreprise Interlinguals en tant que développeur web. La société sert à faire l'intermédiaire entre élèves et professeurs de langue qui veulent des cours particuliers. Au cours de chaque réservation via le site, Interlinguals récupère un pourcentage. Le site est donc la base de la société, et il y a du boulot à réaliser...

J'ai commencé avec un serbe qui était là à mi-temps, mais qui a vite été remplacé par deux français. Les principales missions que nous avons réalisées furent: refaire le système et le processus de paiement; donner un coup de jeune à la recherche de membres et améliorer la visualisation des résultats; modifier les pages de profil pour que ce soit plus clair et plus beau; nettoyer le serveur et les pages à cause de Wordpress, pas vraiment adapté à ce site.

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Au niveau du logement, je n'avais pas beaucoup de temps pour trouver, je me suis donc retrouvé chez Precila, une néerlando-ghanéenne, noire vous aurez deviné, de 36 ans, avec un copain américain qu'elle ne voit que sur Skype. Elle vit donc seule et loue une chambre à des jeunes pour une durée plus ou moins longue. D'habitude à des filles, j'étais le premier garçon à y loger (et peut être le dernier).

Les premiers jours se passaient bien, elle m'a indiqué et même accompagné jusqu'aux lieux importants (supermarchés, fast-food, parcs...). Elle a commencé à me montrer la cuisine et les ustensiles principaux ainsi que la machine à laver. Quelques règles de la vie à plusieurs comme ne pas faire à manger trop tard ou ne pas manger dans la chambre pour des raisons d'hygiène.

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Puis les règles ont commencé à devenir plus nombreuses: passer du canard WC après chaque caca, sécher à côté et dans l'évier après la vaisselle. Je crois que le summum a été atteint le jour où elle m'a dit de ne pas me laver les mains à la cuisine: elles sont sales et donc pas hygiénique là où on doit rendre la vaisselle propre...

Pour aller travailler, j'ai utilisé le métro-tram les premiers jours mais suis rapidement passé au vélo, comme un bon hollandais. Pour 60 €, je l'avais acheté à Slobodan, mon collègue serbe. Le premier soir, je me suis retrouvé un peu con. Après être allé acheter un cadenas, je suis ensuite reparti vers ce qu'il me semblait être le Sud. Je me suis perdu et retrouvé à l'Ouest de la ville. Heureusement que j'avais le GPS sur mon téléphone pour me retrouver...

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Ce vélo m'a ensuite accompagné dans tous mes déplacements, tous les matins, tous les soirs, quand j'allais en ville, mais aussi pour des balades dominicales. La première que j'ai faite m'a fait découvrir la campagne. Je suis parti vers le Sud, en suivant les pistes cyclables, et me suis retrouvé à Utrecht. Au cours de cette balade d'une soixantaine de kms, j'ai pu faire LA photo représentative des Pays-Bas: un vélo, un canal, un moulin. Il ne manquait que le fromage...

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La seconde sortie marquante fut un dimanche matin. Je me motive pour la sortie et prépare mon sac (boisson, argent, appareil photo...). En sortant, quelques gouttes tombent. Tant pis, je suis prêt, je vais pas faire demi-tour pour trois gouttes d'eau. Le problème c'est qu'il n'y en avait pas que trois. Plus j'avançais, plus il pleuvait, et j'étais parti en short et T-shirt. Lorsque la pluie a commencée à être trop forte, j'ai trouvé un abri pour pouvoir mettre mon k-way, que j'avais eu la précaution de prendre. Je repars, mais la pluie est trop forte: l'eau ne s'évacue même plus par les caniveaux ! Je fais alors demi-tour et prends un autre chemin (histoire d'aller me perdre). En cours de route, sous un pont, j'en profite pour surveiller la carte et essayer de sauver les affaires trempes dans le sac (l'appareil photo risque de ne pas apprécier). De retour à la "maison", trempe de la tête aux pieds, je vais me réchauffer sous la douche. En sortant évidemment, je vois que la pluie s'est arrêtée et que le ciel bleu est de retour. Putain de temps hollandais.

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Prendre le même trajet tous les jours donne forcément envie de tenter des records. Tout en respectant les feux évidemment. Je faisais donc le trajet vers et depuis le travail à fond en me chronométrant. Mes premiers temps autour de 23 minutes, mon record fût de 17:10 ! Mais rouler ainsi et doubler tous les vélos ainsi que quelques scooters peut être dangereux. Après une grosse frayeur de roue bloquée entre les pavés, puis d'une gamelle à cause d'un con qui se serre pas pour se faire doubler, je me suis calmé. Je doublais quand même les autres notamment un collègue qui arrivait 5 minutes après moi, mais moins fatigué/transpirant.

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Mais les Pays-Bas ne m'ont pas marqués que pour le vélo. L'été 2014 rime avec Coupe du Monde et j'ai ainsi vécu ma passion du ballon rond. Ces moments, je les ai en grande partie partagés avec Julien, un collègue Français, supporter du club de Zamanou Camara.

La coupe du Monde est toujours précédée par des matchs amicaux. Vivre dans la capitale hollandaise est donc synonyme d'un match dans le stade. Le 4 Juin 2014, j'ai donc assisté au match Pays-Bas v Pays de Galles. Victoire des locaux 2 à 0 dans une ambiance difficile à lancer: les olas avaient du mal à partir, et seuls les chants 'Holland' résonnaient. Mais le plus important de cette soirée était de repartir avec un chapeau orange gonflable, que nous avons ramené au boulot le lendemain.

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Mais la coupe du monde c'est avant tout 64 matchs. Je me suis mis au défi d'en regarder le plus possible en streaming BeInSport, géoblocage oblige. Au début, ça allait, j'ai même réussi la nuit CdM avec le match Japon v Côte d'Ivoire à 1 heure du matin. Mais la fatigue grandissait et j'ai craqué en ne regardant pas un match de l'Iran à 23 heures. J'ai aussi raté quelques matchs lorsque deux étaient prévus à la même heure.

Mais certains matchs étaient particuliers. Ceux des Pays-Bas tout d'abord. Le premier étant un vendredi, où nous avions pour habitude d'aller dans un bar entre collègues. Ayant de nombreuses télés, j'y suis resté pour la soirée. Mais durant le match en prélude, le Cameroun de Samuel Eto'o, j'ai vu que la foule grandissait près du hangar avoisinant. Celui-ci s'est transformé en fan-zone pour le match: un écran géant et plusieurs petites télés pour une entrée gratuite et des bières dans toutes les mains.

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Le premier match vu là était Espagne v Pays-Bas. Voir le pays humilier le champion en titre 5-1 a largement participé à la fête, à la douche de bière, et à la soirée inoubliable. J'y suis retourné pour les autres matchs de groupe. Toujours un bon moment de voir un match dans une foule d'inconnus et un plaisir de sortir mon drapeau en fin de match (il parait que je ne l'avais pas dans le bon sens...), surtout lorsque pour prolonger la victoire face à l'Australie et la 1ère place du groupe, ils passent We are the Champions et I will survive, les musiques de notre coupe du monde gagnée.

Pour le 8ème de finale, nous sommes allés dans un meilleur endroit: la Oranjeplein ! Le plus grand rassemblement de fans, et je peux vous dire que ça fait du monde, surtout quand il faut se retrouver. Et dans cette foule, on est obligé de vibrer avec les autres lorsque l'égalisation arrive dans les dernière minutes, suivie par le pénalty de la victoire.

Les matchs de l'équipe de France, quant à eux, je les vivais avec Julien, dans un bar situé "près des putes". Le Old Wembley nous aura accueilli pour supporter notre équipe, partager une bière, et chanter la marseillaise à tue-tête, le tout avec le drapeau Bleu-Blanc-Rouge sur le dos. Un grand écran en fond de salle, nous avons rapidement choisi notre table, que nous n'avons plus quittée ensuite. Parfois des adversaires étaient aussi présents, mais les suisses se sont fait plus petits après avoir perdu 5-2.

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Au retour d'un match, j'ai vécu un moment marquant avec ma proprio. Rentrant aux alentours de 23:27, elle m'attendait derrière la porte d'entrée toute affolée à s'inquiéter pour moi. Elle avait même essayé de m'appeler plusieurs fois, que je n'avais pas entendu sur mon vélo. Apparemment ça peut être dangereux de rentrer tard en vélo la nuit... Je n'avais absolument pas ressenti ça et trouvais Amsterdam plutôt safe comme ville. C'est à partir de ce moment que je l'ai trouvée de plus en plus folle et n'écoutais plus trop ses conseils.

Revenons-en au bar, c'est aussi dans celui-là que nous avons vécus l'élimination des bleus. Terrible déception pour nous. Le patron du bar nous a même soutenus dans cette épreuve en nous réconfortant. La coupe du monde n'aura plus la même valeur après ça. Le lendemain, nous sommes retournés dans le bar pour le quart des Pays bas, mais la flamme était éteinte.

La demi-finale, je l'ai vécu dans une plus petite Oranjeplein avec Precila, autant vous dire que j'ai moins apprécié, d'autant que ma coupe du monde était déjà finie. Le match pour la 3ème place, je la regarderais en streaming, sans même revenir lorsque celui-ci a beugué à la 60ème minute.

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La coupe du monde s'est enchainée par le Tour de France. Comme pour la coupe du monde, je me devais de tout suivre à défaut de pouvoir aller sur le bord des routes cette année-là. Mais le tour, c'est l'après-midi, et je travaille. Tant pis, on va se débrouiller.

Le bureau dispose d'un coin détente, pour accueillir certains clients ou passer des entretiens. Il y a un canapé et une table, et on est dans un coin donc assez tranquille. C'est donc là que je me suis installé pendant le Tour. Les oreillettes pour entendre titi Adam et la vidéo dans un coin de l'écran. Bon je l'avoue, j'étais moins productif l'après-midi, mais tant pis, je ne suis pas payé après tout.

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Finissant le travail avant la fin des étapes, j'ai donc dû m'arranger avec le boss pour rester plus longtemps. Me faisant confiance, il m'a laissé les clés, à condition que j'arrive tôt le lendemain pour leur ouvrir. J'ai donc fait des "heures sup", non pas pour travailler mais pour regarder le tour, et l'après-tour...

La fin du tour est comme tous les ans un grand vide, je me suis remis à travailler, avec peut-être un peu moins de motivation qu'avant. D'autant que le stage arrivait vers la fin, et que je n'avais aucune obligation de résultats. En plus mes parents venaient dans la région passer leurs vacances et me voir.

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J'ai donc passé deux weekends avec eux. Après avoir refait un tour d'Amsterdam et de l'exposition Lego Bricks, nous sommes partis à la découverte de l'arrière-pays, la côte plus au Nord et la campagne au Sud-Est. Je les aurais emmené faire du vélo avec moi et eux m'auront fait marcher. Mais ça sera surtout deux weekends passés loin de ma proprio que je ne supporte plus.

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Bénéficiant de quelques jours de congés pendant le stage, je les avais gardés pour la fin, et finir une semaine plus tôt. Le boss offre toujours un petit cadeau de remerciement pour les départs, j'aurais donc droit à quelques chocolats et des lettres en référence à mon jeu au travail: écrire des messages avant l'arrivée de Julien grâce aux lettres de "interlinguals.com".

Le jour du départ, j'étais un peu triste de quitter le travail et ce chemin que j'aurais tant parcouru en vélo, mais très heureux de quitter le logement et la proprio insupportable. J'ai profité du retour de vacances de mes parents pour aller avec eux et pouvoir ramener mon vélo. Lors de charger les bagages, une énorme pluie s'est invitée, je sais pas comment on a fait, mais on a rempli à bloc la voiture en un temps record.

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Le vélo sous la pluie. L'image qui sera me resté pendant longtemps pour penser à Amsterdam. Mais à partir de 2018, je suis revenu aux Pays-Bas pour travailler à plein temps. Je retourne donc de temps à temps dans la capitale. Pour un weekend, pour faire visiter la ville quand on vient me voir, pour une longue sortie en vélo, pour une course dans la ville...

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